Le Petit Auney : un retour à l'enfance...

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Véronique Michel est devenue Agricultrice à 50 ans après une carrière d’avocate au barreau de Paris puis de Saint-Malo et de Dinan…Une manière de répondre à ses aspirations profondes, ancrées depuis l’enfance, de travailler en lien avec la terre et les animaux, en osmose avec la nature.

Véronique Michel est la troisième d’une famille de cinq enfants, élevés dans une hacienda du XVIIème siècle en Équateur à Quito, pays de la sacralisation de la nature, Pachamama. Entourée de lamas, moutons et animaux sauvages, en bordure de rivière, cette enfance à la bonne école de Rousseau, imprègne de manière indélébile sa vie.

L’histoire se poursuit dans la ferme de son grand père maternel, Charles Boulle, à Corenc Montfleury, près de Grenoble, au pied du château devenu mairie, dont il est le secrétaire général. Grand père Charles s’occupe du  verger, du potager, du poulailler, des lapins, et surtout de nombreuses ruches avec l’eau claire de Fontaine Galante, l’eau de source qui coulait toujours dans le bassin à l’ombre des lilas. Avec sa Grand-mère Thérèse, Véronique apprend à cueillir les pissenlits, le goût pour les bonnes soupes paysannes savoyardes et le bon vin de pays, et observe l’étrange régime du Dr Carton, suivi à la lettre par son grand père.

Et enfin, il y a également des fêtes de Noël dans la bergerie de tante Raymonde à Pontcharra, dans la paille et la chaleur des brebis.

Sensible aux odeurs, couleurs et saveurs, Véronique a cultivé cet éveil des sens d’abord avec l’excellente cuisine familiale de sa maman, Jeanne, puis à Saint-Malo, ce port d’étonnants voyageurs et des grands découvreurs, de l’école du goût avec Jean-Yves Bordier, des dégustations chez Olivier Rollinger et Luc Mobihan, et enfin de Bertrand Larcher de Breizh Café et de la table du Breizh à Cancale.

Entre terre et mer, Véronique mène de nombreux combats militants en Bretagne pour la protection et la sauvegarde de l’environnement. Avec son mari Éric et ses quatre enfants, elle cultive sa passion pour le beau en assurant la restauration de La Concorde à Saint Servan, maison entre malouinière et manoir du XVIII ème siècle.

Puis surgit l’occasion de concrétiser son retour aux origines avec la sauvegarde de la filature de laine du Petit Auney menacée de démantèlement par un entrepreneur de travaux publics du département.

Comme si le fait d’avoir été avocate de 1993 à 2018  avait permis ensuite à Véronique d’exercer son libre choix pour une vocation qui vibrait dans ses entrailles : une ferme avec un monument historique, alliant ainsi les deux passions qui la constituait depuis toujours, la nature et la culture, la valorisation du patrimoine dans toutes ses dimensions, une manière de célébrer le bon vivre et bien manger en France, et de trouver ses racines après de longues années d’errance.

Au Petit Auney, le temps est comme suspendu à l’âge d’or de la manufacture de Joséphine et Victorine Mauviel, grâce à un maître papetier lyonnais, M. Salbry, qui a construit sa maison comme une ferme du Dauphiné, la maison de son grand père ainsi retrouvée…